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CONCLUSION

   Pour conclure, la libération des camps nazis s'effectue très diversement, ainsi que le retour des déportés et leur réintégration dans la société française. Si la découverte de l'univers concentrationnaire a pu être réalisée grâce aux moyens médiatiques disponibles, les difficultés liées à l'après-guerre, le retour massif des prisonniers de guerre, des travailleurs français en Allemagne, forcés ou volontaires... ont quelques fois occulté la diversité des déportés, notamment le génocide des Juifs et des Tsiganes. Par ailleurs, la volonté des autorités issues du GPRF d'exagérer l'engagement des Français dans la Résistance n'a pas davantage facilité la connaissance précise de la déportation : le stéréotype du déporté résistant construit au cours de l'été 1945 nous le rappelle.

 

   70 ans après la libération des camps et la découverte de l’univers concentrationnaire dans toute son horreur, le devoir ainsi que le travail de mémoire et les commémorations nous paraissent plus que jamais d'actualité. En effet, nous ne pouvons oublier toutes les victimes : chacune était un être humain avec une famille, un visage, un prénom, un nom, une histoire, un passé...

 

   Il faut rappeler aussi que cette barbarie s'est appuyée sur une politique totalitaire et «raciale», fondée sur des préjugés, sur la haine et la violence. Les nazis avaient décidé d'anéantir ou de transformer en esclaves du IIIe Reich tous leurs opposants, y compris les Allemands. Politique, rappelons-le par ailleurs, qui n’a pu être appliquée que par une organisation où chaque individu a son rôle, son importance et sa responsabilité, même infime. N’oublions pas que Â«â€¦ la bête n’est qu’assoupie, un Å“il toujours ouvert » (J. Cayrol, commentaires du film Nuit et Brouillard d'Alain Resnais, 1955) alors soyons vigilants.

 

   Pour terminer, nous vous proposons ces lignes extraites des Nouvelles Épîtres écrites Ã  Paris en 1946 par plusieurs auteurs. L'extrait suivant est tiré de l'Epître XXXI rédigée par Albert Béguin : "Je pourrais vous donner mille bonnes raisons de ne pas oublier l' horreur des camps. Raisons de fidélité aux morts, de justice envers les victimes, de sympathie pour tant de gens dont la vie entière a été tragiquement marquée. Raisons de justice à l'égard des coupables, auxquels il faut faire porter le poids des crimes aussi monstrueux ; raisons encore de prudence politique, incitant à des préoccupations contre le retour de l'abomination.

   Mais au delà de ces motifs, il y en a un qui est à la fois élémentaire et impérieux : nous n'avons pas le droit de rien ignorer de ce qui est dans l'homme, parce que d'abord le souci de la vérité exige cette connaissance sans fausse pudeur et parce que ensuite on ne refera un homme neuf une société neuve, que si on part d'une notion juste de l'homme et d'une claire conscience des périls qu'il porte en lui."

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Merci au Concours National de la Résistance et de la Déportation, aux Archives départementales de l'Hérault, au Centre pour l'Histoire de la Résistance et de la Déportation de Castelnau-le-Lez, à André Hautot qui nous fait part de son témoignage, à l'académie de Montpellier... de nous avoir permis d'engager toutes ces réflexions.

 

 

 

 

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