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LES FILMS SUR LA LIBERATION DES CAMPS

    Ce film réalisé par Wanda Jakubowska à Birkenau a eu un très grand impact en France dès sa première diffusion en 1948. La réalité a été adoucie pour des raisons esthétiques, car la réalisatrice voulait éviter l'indécence, d'outrer le public. Le film est projeté jusque dans les années 60, c'est un grand succès, accompagné de galas.

 

   Son tournage débute le 15 juillet 1947 à Birkenau, 27 acteurs professionnels de nationalités différentes et 500 figurants, dont d'anciens déportés, sont recrutés. Le film est en deux parties, la première porte sur l'arrivée et la sélection des prisonniers, la seconde montre une vision communiste et orthodoxe des camps ( solidarité des déportés exagérée...).

  

   Il est projeté pour la première fois en France le 23 septembre 1948 à la salle Pleyel en compagnie du Président de la République de l'époque, Vincent Auriol, ainsi que de l'ambassadeur de Pologne.

LE RETOUR D'HENRI CARTIER-BRESSON

   Henri Cartier-Bresson est un célèbre photographe humaniste du XXe s. Ses photographies prises dans le monde entier ont immortalisé les événements et les personnalités marquantes du siècle. Ses reportages ont souvent une portée sociale et politique, animés par une volonté d'informer, et ces films sont relativement peu connus.

 

   Lors de la Seconde Guerre Mondiale, il est fait prisonnier en 1940. Après plusieurs tentatives, il parvient enfin à s'évader en 1943. Puis, il réalise plusieurs photographies sur la Libération de Paris et commence la réalisation d'un film qui sera son dernier : Le Retour. Ce documentaire de trente-deux minutes en noir et blanc narre le retour des prisonniers de guerre et des déportés. Il a été réalisé avec l'aide des services américains d'information, de l'armée américaine et avec le concours d'anciens prisonniers français.

 

→ Que montre le film et quel est son message ?

 

    Les images montrent les derniers combats, les prisonniers de guerre libérés, les déportés affaiblis, leur retour par voie terrestre ou aérienne, leur arrivée en gare d'Orsay et les retrouvailles. Parfois, une voix-off commente les images pour nous éclairer, parfois la musique nous laisse seuls face aux événements et nous sommes libres d'imaginer les émotions ressenties. Car ce film est bien centré sur celles-ci, le côté humain de ces rescapés.

 

   A la différence d'un documentaire, les lieux sont rarement cités, ainsi que les dates précises des événements filmés. Par ailleurs, le réalisateur ne fait aucune différence entre les  déportés (prisonniers politiques et « raciaux Â»), les requis au travail en Allemagne, les volontaires et les prisonniers de guerre. Seuls leurs sentiments, l'expression de leurs visages et l'ambiance sont présentés pour nous en imprégner. Et ces émotions sont étonnamment variées : après la joie vient l'épuisement, qui bascule vite en colère quand les victimes retrouvent leurs bourreaux.

 

   Aucune allusion n'est faite à l'hôtel Lutetia pourtant proche de la gare d'Orsay, une seule au sort spécifique des déportés "raciaux" lorsqu'il est fait allusion aux chambres à gaz, une autre au maintien en quarantaine des déportés dans les camps entrainant plusieurs milliers de morts comme à Bergen Belsen. Film de propagande tourné en 1945, il cherche à nous montrer les moments de joie, de peine aussi, afin de saluer l'énorme effort de guerre accompli par les armées alliées, dont le dénouement est la victoire, la libération de millions de prisonniers et le retour à une vie normale.

 

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