TEMOIGNAGES SUR LE RETOUR DES DEPORTES
Témoignage de Pierre Ropiquet :
« Nous arrivons au centre de rapatriement et rencontrons un capitaine français qui retourne en France. Il accepte de nous emmener avec lui. Nous passons la nuit au centre puis le lendemain matin, nous prenons la route dans un 4x4 de l'Armée Française sans bâche. Quelle bêtise! Ma double pleurésie* n'est pas tout à fait guérie et je passe toute la journée en plein vent, au mois de mai, dans le véhicule. »
« Nous n'avons pas de papiers, seulement quelques francs, dons de soldats français.
Nous n'avons pas le choix et devons nous présenter devant un officier qui nous interroge. Je passe le premier. J'ai de la chance car l'officier a connu mon père lors d'un stage au bureau de recrutement de Niort dans lequel il travaillait. De ce fait, il rédige dans l'instant ma carte de rapatrié qui fait également office, à titre provisoire, de carte d'identité. »
« En gare de l'Est, à Paris nous sommes pris en charge dès notre arrivée et transférés directement à l'hôtel Lutécia , centre de rassemblement des déportés, où notre carte de rapatrié est visée. De nombreux scouts sont présents pour s'occuper de nous. »
pleurésie* : inflammation de la plèvre, dans la cage thoracique.
Témoignage de Pierre Ropiquet : Histoire d'un Déporté, Maryline Renaud.
« Il est très difficile d'expliquer aujourd'hui ce que nous avons tous ressenti...la joie, les pleurs, les retrouvailles... »
« L'armée américaine nous a pris en charge, nous a désinfecté, habillé, vacciné contre le typhus et muni d'un colis de vivre. »
« Rapatriés […] par train, nous avons traversé la Suisse depuis Constance pour nous rendre à Mulhouse-Darnach. Nous pouvons aujourd'hui remercier la Croix Rouge Suisse..."