top of page

LA REACTION DES SURVIVANTS

 

 

 

   La réaction des déportés survivants est complexe et diverse : c’est à la fois la joie d'être libéré, un immense espoir de retrouver ses proches, mais c'est aussi la volonté de témoigner, voire d'oublier pour certains les horreurs de l'expérience concentrationnaire, le traumatisme de la détention, la peur de l'avenir. Pour d'autres encore, c'est l'inconscience de la libération comme en témoigne Robert Piat :

"Je suis à bout de forces, inconscient : aucun souvenir ne me reste de ces journées".

  

   Certains chantent la Marseillaise pour montrer leur retour à la liberté, malgré l'état d'épuisement dans lequel ils se trouvent. Paul Parguel en témoigne dans son livre paru en 1946  :  "Debout sur sa voiture, les larmes aux yeux devant le spectacle qu'il découvrait, ce jeune lieutenant nous adressa quelques mots de réconfort et termina en chantant la Marseillaise que nous reprîmes tous avec nos voix mal assurées".

 

    Libéré de Mauthausen, D. Chlique ajoute : « Nous nous embrassions en pleurant ». D’autres encore racontent comment ils sont revenus « dans le monde des êtres humains ».

 

Le témoignage d'André Dau à Buchenwald

   "D’abord incrédules ou méfiants, les détenus sortent et remontent prudemment vers la place d’appel. Je ne sais comment j’ai, au coin des lèvres, une cigarette de tabac blond ; j’ai décidé de l’allumer après avoir vu mon premier soldat américain. La place d’appel est pleine d’une foule à la fois joyeuse et anxieuse de voir arriver les troupes alliées."

 

Le témoignage de Suzanne Orts

   " [Abandonnées par leurs gardiens après une terrible marche] Nous restons huit Françaises dans un petit village, Cavertitz. Des prisonniers de guerre français nous prennent sous leur protection, nous conduisent dans une grange, nous portent un peu de lait avec du pain. Quelle joie d’être avec des amis français, de savoir que quelqu’un veille sur nous ! Après ce petit repas, nous dormons pendant 34 heures. Le lendemain, les Français reviennent avec une marmite de pommes de terre bouillies. « Il ne faut pas en manger beaucoup Â», me dit ma mère ; je n’écoute rien et je mange 25 pommes de terre (petites !) avec leur peau ; je ne suis d’ailleurs pas malade."

bottom of page